Le Baïkal, cristal de la Sibérie
Lundi 17 juin au soir, nous nous préparons donc à vivre 31 heures dans le train pour rejoindre Irkoutsk depuis Novossibirsk. Mais avant de monter dedans il y a d’abord tout un rituel dont l’achat des billets. Et ce n’est pas une mince affaire ! Après avoir été pris au dépourvu la première fois par l’absence totale de compréhension entre nous et la caissière, nous avons depuis opté pour la technique de l’impression-écran du site internet des chemins de fer Russe que nous montrons à la guichetière. Nous réservons donc nos billets en montrant l’écran de l’ordinateur derrière la vitre du comptoir et il faut bien avouer que ça marche plutôt pas mal ! Le résultat donne ce genre de billets :
Qu’il faut ensuite déchiffrer pour monter dans le bon train et le bon wagon.
Nous prenons toujours les billets les moins chers possibles donc nous voyageons en 3eme classe, lieu un peu plus tassé que les autres compartiments mais plus folklorique. Pour ces 31 heures de trajet nous sommes mal tombés puisque nous sommes dans le couloir à coté des toilettes, ça s’annonce long et pas très confortable …
Départ à 00h30 environ dans la nuit de lundi à mardi, on se couche direct puis on essaie de trouver le sommeil tant bien que mal.
Mardi, la journée sera passée intégralement dans le train. C’est long… ça laisse le temps de s’ennuyer mais aussi de lire :
Ou de prendre les autres trains en photo :
On en profite aussi pour se concocter des petits plats que Joel Robuchon nous envierait :
Heureusement on profitera d’une escale de 30 minutes à Krasnoïarsk pour sortir se dégourdir les jambes et faire quelques photos de la gare :
Ça permet de se rafraichir un peu (enfin tout est relatif) car dans le train on cuit…
Et voila notre bête de course qui nous emmène à destination :
Nous on s’occupe en grignotant, lisant,… d’autres s’occupent en picolant. A la fin de la journée les allers-retours vers les toilettes s’intensifient (ce qui commence à pas mal gonfler Jez) et certains sont complètements bourrés. Une embrouille commencera même entre plusieurs personnes et le résultat sera plutôt comique puisque à la station suivante la police rentrera dans le wagon pour sortir deux énergumènes. Ils n’iront pas plus loin pour aujourd’hui à mon avis !
On enchaine ensuite sur notre deuxième nuit dans le train, ça commence à devenir rébarbatif. Heureusement l’arrivée est prévue vers 9h30 le lendemain, la responsable du wagon viendra donc nous réveiller vers 7h30… c’est sur qu’avec ça on ne risque pas de louper l’arrêt^^
Enfin nous voilà bien arrivés à Irkoutsk en ce mercredi matin, et, bonne surprise, Philip notre hôte Couchsurfing, est venu nous chercher sur le quai. On rentre chez lui, installons nos affaires, faisons la connaissance de Katy (autre « surfeuse » hébergée par Phillip) puis nous partons avec elle visiter la ville. Que du classique au programme avec la découverte, à pied, des incontournables du centre ville :
A Irkoutsk, on boit l’eau du Baikal :
Et certains animaux sont très féroces !
Katy, allemande qui fait un voyage de quelques mois également, et que nous retrouverons peut-être en Mongolie :
Un peu écrasés par la chaleur nous finissons la journée dans une petite cantine self-service comme il y en a beaucoup ici.
Le lendemain c’est grasse matinée puis Phillip nous convie à un restau Ouzbek en compagnie de ses amis. Nous serons au final 9 autour de la table pour un moment très sympa avec de bons plats et une ambiance typique :
Jez et Phillip, notre super hôte américain qui vit à Irkoutsk pour le travail (et qui connait très bien Rennes et ses scoubidous pour y avoir habité 4 mois !) :
Certains ne sont pas dérangés par la vie du restaurant pour roupiller un peu dans l’après midi :
Les autres regagneront leurs activités habituelles pour l’après midi, tandis que nous deux allons visiter un monastère un peu excentré au nord de la ville :
Nous ne serons pas très productifs pour le reste de la journée étant donné la chaleur écrasante qui nous incite plus au repos qu’autre chose.
Vendredi 21 juin, il est temps de quitter Irkoutsk pour rejoindre les célèbres rives du lac Baikal. On décide donc de prendre le bus pour ce trajet d’environ 50 km. On arrive à Listvyanka dans l’après midi et on file direct déposer nos sacs à l’auberge Baikaler où nous avons réservé pour 3 nuits. Le reste de la journée sera consacrée à la visite de la petite ville (1800 habitants) et à organiser un peu notre planning pour les 3 prochains jours.
La découverte du Baikal, c’est super !
Mais l’eau est gelée :
Samedi 22 juin, 26ème jour du voyage, c’est réveil à 7 heures pour partir à l’assaut du Great Baikal Trail. On a décidé que notre première journée ici serait consacrée à cette marche de 22km entre notre village de Listvyanka et un autre village encore plus petit, Bolshie Koty.
Pour situer un peu la démesure de l’endroit, le lac Baïkal fait 636 km de long c’est comme si on prenait la distance de Rennes à Toulouse. L’endroit le plus profond atteint les 1.6 km et il contient environ 1/5ème des réserves d’eau douce non gelée sur terre (soit plus que les 5 grands lacs américains réunis).
Alors que nous avions commencé notre randonnée depuis environ 20 minutes et que l’on s’enfonçait dans la forêt gentiment, on voit revenir à contre sens le Hongkongais qui partageait notre chambre d’auberge et qui était parti un peu avant nous.
« I saw bears, 3 bears » ont été ces premiers mots. Avec son anglais à couper au couteau on a bien mis 30 secondes à comprendre de quoi il s’agissait bien que son visage le trahissait totalement. Le pauvre était complètement paniqué et c’était plutôt drôle à voir. On peut le comprendre car apparemment il venait de tomber à quelques centaines de mètres de là devant 3 gros ours en plein milieu du chemin… il y en a plus d’un qui aurait flippé !
Du coup on commence tous les 3 à se dire merde et que notre dernière heure est peut-être arrivée. On décide malgré tout de continuer notre chemin en avançant avec prudence, le Hongkongais a repris son souffle et mène désormais la troupe. Finalement nous ne verrons pas d’ours (désolé il n’y aura pas de photo) et c’est peut-être pas plus mal comme ça. Ce qui fait que nous passerons notre journée de marche avec notre nouvel ami Daniel, en compagnie de Jez ici :
Le début du trail est plutôt très physique puisque ça ne fait que de monter dans la forêt, la suite n’étant pas forcément plus simple puisqu’on redescend en suivant une crête pour au final se retrouver sur les bords du lac quelques kilomètres plus loin :
La partie suivante est également compliquée à gérer, le chemin longeant les falaises qui tombent à pic dans le lac. C’est étroit et il vaut mieux faire attention à où on pose le pied.
Jez glissera 2 fois d’ailleurs, heureusement sans gravité !
Enfin les derniers km sont les plus simples à gérer avec une arrivée paisible dans le petit village de Bolshie Koty :
C’est l’occasion de copiner avec les habitants des lieux :
ou de prendre un repos bien mérité en attendant le bateau pour rentrer :
Le retour se fera en seulement 20 minutes, c’est plus facile comme ça :
Retour à l’auberge dans la soirée, lui n’a pas l’air de s’être beaucoup fatigué aujourd’hui :
il attend sagement qu’on lui ouvre la porte de la cuisine héhé.
Dimanche, on part pour un point de vue sur le lac qui est situé à environ 1h30 de marche de notre auberge car ça monte un peu sur la fin… logique pour un point de vue en même temps ! Malheureusement on a toujours les nuages qui nous accompagnent :
les nuages deviennent vraiment menaçants, ça change complètement la vision du lac :
Romain se sentant un peu malade ça sera retour à l’auberge pour lui tandis que Jez finira la journée par une petite ballade sous un soleil retrouvé :
On passera ensuite la soirée à discuter avec nos voisins de chambre, même le chat de l’auberge veut participer aux débats, décidément il est partout celui là !
Lundi 24 juin, la fin de la Russie approche pour nous, il est temps de regagner irkoutsk en bus pour ensuite prendre dans la soirée un train pour Ulan-Ude. La journée sera pluvieuse :
et un peu bancale :
Romain ne sentant toujours pas très bien on ira faire un tour au « tick center », endroit conçu pour soigner ceux qui se font piquer par un tique, animaux très répandus dans la région. C’est ce qui est probablement arrivé à Romain, la bête retrouvée ayant néanmoins une tête bizarre…
En arrivant à se faire malgré tout à peu près comprendre, on ressort de là avec des antibiotiques pour 14 jours. A priori ça devrait suffire pour ne pas attraper la maladie de Lyme.
Mardi nous partirons d’Ulan Ude pour aller en Mongolie, deuxième pays du périple !