Parc de Gorkhi-Terelj : Into the wild

Lundi 8 juillet, c’est jour de fête ! En effet, Romain souffle ses 27 bougies. La journée commence par une visite à la poste mongole où un colis est arrivée en provenance de la France…

Une fois rentré dans notre auberge, Romain a pu ouvrir son colis rempli de bons produits, notamment du champagne et du foie gras ! Un grand merci à la famille de Romain qui lui a fait parvenir ce colis en poste restante à Oulan-Bator.

Ensuite, le midi, nous avons déjeuné avec Katy, l’allemande que nous avions rencontrée à Irkustk chez notre hôte :

Nous devions ensuite récupérer nos passeports à l’ambassade de Chine, seulement l’ambassade est fermée toute la semaine (merci d’avoir prévenu…).

Nous avons prévu de quitter la Mongolie le 16 juillet, nous pourrons donc heureusement récupérer nos passeports le lundi 15, en espérant que nous ayons bien nos visas !

Le soir, nous avions rendez vous avec nos compagnons de voyage lors de notre petit périple dans le Gobi, afin de fêter l’anniversaire de Romain entre frenchies.

Nous avions repéré le lieu idéal pour fêter l’anniversaire d’un breton, la crêperie « Le Triskell » !

Visiblement, l’établissement est tenu par un vrai connaisseur de la Bretagne, et notamment de Rennes et de sa fameuse « rue de la soif »

En amuse bouche, on se fera offrir de l’andouille de Guéméné !

Evidemment, le cidre coule à flots…

Au menu, il y aura notamment la fameuse galette complète et la crêpe « Triskell » au caramel au beurre salé. Forcément, après le régime que nous avons subi dans le Gobi, ça change un peu.

Romain se verra offrir un fondant au chocolat sur lequel il pourra souffler ses bougies (qui faisaient partie du colis envoyé par sa  famille, ils ont pensé à tout)

Nous passerons donc une très bonne soirée, dans ce lieu qui nous paraît tellement improbable :

Du 11 au 13 juillet, se déroule le Nadaam, la plus grande fête populaire du pays, qui regroupe des épreuves de lutte, de tir à l’arc et de course de chevaux. Comme nous n’avons rien réservé à l’avance, il nous est difficile de nous loger à Oulan Bator à bas prix, de plus il est très compliqué d’obtenir des billets pour les différentes épreuves. Du coup nous faisons le choix de partir camper en totale autonomie dans le Parc du Gorkhi-Terelj, situé à 70 kilomètres de la capitale.

Jour 1 : c’est la fête !

Notre bus part à 16 heures, le début de journée est donc consacré aux préparatifs. A vrai dire, nous avons rendez-vous pour déjeuner avec Sébastien, un des très nombreux français rencontrés ici et qui a hésité à partir avec nous avant de se désister. En se rendant à son auberge, nous croisons Hélène et Fabrice qui étaient avec nous hier soir, nous leur proposons donc de se joindre à nous. En tout, nous seront en fait 7 à table. Nous nous rendons dans un restaurant local, dans lequel nous pouvons manger un plat assez consistant pour environ 2€, ce qui n’est pas du luxe en vue de ce qui nous attends.

Comme nous partons en autonomie, nous souhaitons délester nos sacs aux maximum, nous avons donc prix un carton le matin même au « state departement store », le gros supermarché du centre ville, afin d’y entreposer des affaires. Le restaurant étant relativement spacieux, nous décidons de faire notre carton à la fin du repas.

Il ne nous reste plus qu’à trouver où l’entreposer. Nous nous dirigeons en premier lieu vers l’auberge que nous avons réservée pour notre retour, c’est ce qui nous semble être le plus pratique.

Nous avons quelques centaines de mètres à faire avec notre carton, mais cela nous semble interminable vu le poids du colis. Une fois arrivés à l’auberge, on nous fait comprendre qu’il n’y a pas de place pour notre boîte… il nous reste donc 2 heures pour trouver où la mettre, faire les courses et se rendre à l’arrêt de bus.

Nous retournons donc, non sans peine, près de là où nous avons mangé, car il y a 2 auberges dans le coin. La première nous indique ne plus prendre de bagage « commun » depuis la veille car ils ont eu à faire à deux personnes qui se sont fâchées durant leur périple…

Notre salut viendra de l’auberge suivante qui nous fournira un casier dans lequel notre boîte passera au centimètre près pour un prix défiant toute concurrence, ouf !

Nous voilà donc bien allégés, mais pas pour longtemps, car nous allons maintenant faire les courses. Comme nous n’avons pas de réchaud, les menus seront, excepté pour le premier soir, peu variés : Du pain avec des « toastinettes » de fromage et du ketchup ou du miel. Nous prendrons en plus de la confiture, de la pâte à tartiner, des cookies et des sortes de madeleines ainsi que 4 litres d’eau chacun, quel délice !

Nos sacs nous paraissent tout de suite moins légers, d’autant qu’il y a quand même la tente à transporter, mais pour se rassurer, on se dit qu’ils vont s’alléger avec le temps.

Nous sommes dans les temps pour le bus, tout est donc OK. C’est parti pour un trajet de 2h30 sans pouvoir bouger les jambes, nous avons du poser nos sacs devant nous car le bus est bondé, mais en ayant la chance d’être assis…

La route est en travaux sur une bonne partie du trajet, du coup on est un peu secoués, mais nous sommes désormais plus qu’habitués à ces conditions. Le bus nous dépose donc à Terelj, la ville qui se trouve à l’entrée du parc. Notre objectif du jour est de nous éloigner un peu pour trouver un coin sympa pour planter notre tente et savourer le repas de fête qui nous attends ! Après 1 heure de marche, nous trouvons notre bonheur, un endroit calme et plat avec en plus un arbre couché sur lequel on pourra s’asseoir.

Après avoir planté la tente, nous pouvons festoyer dignement ! Au programme champagne et foie gras ! Nous savourons donc ce délicieux repas, sachant bien ce qui nous attends d’un point de vue gastronomie pour les jours suivants.

Nous nous couchons en même temps que le soleil, vers 21 heures.

Jour 2 : A l’eau

En ce premier vrai jour de marche, nous levons le camp vers 10 heures. Etant en possession d’une carte des environs et disposant de la fonction GPS de l’appareil photo de Jez (merci les maafieux :)), nous pensons pouvoir nous orienter aisément. Nous avons en tête un parcours supposé passer dans une vallée et qui semble bien adapté niveau distance aux 4 jours dont nous disposons. Au fur et à mesure que nous avançons, nous croisons encore quelques personnes, mais de moins en moins. Nous suivons un chemin qui nous fera traverser plusieurs fois la même rivière, avec en prime un passage où il y a quasiment un mètre de fond. L’eau est évidemment très froide.

Du coup, nous essayons tant bien que mal de nous sécher les pieds, mais c’est peine perdue :

Nous avons un peu tâtonné par moments, mais au final nous pensons être sur le bon chemin. Nous arrêtons de marcher vers 17 heures après avoir trouvé un coin convenable pour passer la nuit.

Toute la journée, nous avons été embêtés par les insectes et principalement les mouches, le dîner ne fera pas exception. Nous nous couchons un peu fatigués, notamment au niveau du dos, mais contents de pouvoir enfin faire un peu sécher nos pieds.

Jour 3 : Au sommet

Nous partons vers 11 heures en suivant un chemin qui semble bien être celui que nous voulons suivre. Nos chaussures ont au final à peine sécher pendant la nuit, mais nous nous retrouvons rapidement face à la rivière. Même si parfois, on arrive à trouver un moyen de passer sans se mouiller.

On va quand même rapidement se retrouver avec les pieds dans l’eau.

Puis l’eau se mettra aussi à tomber du ciel :

Nous nous engageons ensuite dans une vallée, c’est forcément celle que nous voulons emprunter ! Petit à petit, nous prenons un peu d’altitude, puis perdons la trace de notre chemin.

Déjà bien embarqués dans la vallée, nous décidons de continuer, mais avancer est de plus en plus compliqué, la végétation est dense et de plus en plus haute.

Vers 18 heures, voyant que nous avançons difficilement et que nous nous orientons un peu trop au nord, nous mettons cap à l’est !

Seulement, cela ne sera pas une mince affaire, il nous faut franchir un sommet de montagne.

Celui-ci ne semble pas trop haut, mais pour y parvenir, il nous faut marcher sur des cailloux, qui parfois glissent sous nos pieds, c’est plutôt sport !

Au final, nous mettrons 1 heure et demie à rejoindre le sommet. Là haut, la vue est superbe, nous sommes à peu près à 2400 mètres d’altitude, tout de même.

Nous établissons donc notre camp pour la nuit, sur ce plateau que nous avons péniblement atteint.

Nous essayons de profiter un peu et de ne pas trop penser à ce qui nous attends le jour suivant.

Jour 4 : Soyez sympa, rembobinez !

En ce vendredi matin, nous décidons de partir un peu plus tôt afin d’anticiper le temps que nous mettrons à descendre de notre sommet. De l’autre côté se trouve la vallée que nous pensions avoir suivie la veille…

Nous partons donc à 9 heures. Nous cherchons à descendre dans les zones où il y a des arbres car il y a moins de cailloux.

La descente durera 1 heure et 45 minutes pendant lesquelles il aura fallu être très vigilants tout en faisant abstraction des dizaines de mouches qui nous tournaient autour en permanence.

Une fois en bas, c’est le soulagement qui prédomine, et vu notre état de fatigue et le temps que nous avons perdu la veille, nous choisissons de rebrousser chemin. Après une heure ou deux de marche,nous retrouvons notre fameux chemin.

Autant le temps était mitigé les jours précédents, autant nous avons un soleil radieux ce jour. Du coup, nous avons chaud, et ces foutues mouches sont encore plus virulentes.

Totalement exténués, nous nous arrêtons à peu près au même endroit que mercredi. Environ 10 minutes après s’être couchés, nous entendons un puissant hurlement, pas de doutes possibles, il s’agit d’un loup !

Il nous est impossible d’en évaluer la distance et il est de toute façon inconcevable de se remettre en marche de nuit, nous restons donc à notre place, comme si de rien était, ou presque…

Jour 5 : Après le beau temps…

La pluie ! Vers 5 heures 30, il se met à pleuvoir. Nous prenons donc le petit déjeuner sous la tente puis reprenons notre route sous la pluie, qui a décidée de nous achever…

Seul point positif, les mouches ont disparues, mais il reste néanmoins quelques moustiques pour nous pourrir un peu la vie. Et comme nous revenons sur nos pas, il nous faut retraverser ces rivières que nous avons traversé 3 jours plus tôt !

Forcément, avec le temps exécrable et la fatigue accumulée, cela est nettement plus pénible qu’à l’aller. Et ce n’est pas la nourriture qui va nous remonter le moral, notre pain commence à avoir des couleurs et un goût douteux…

Quoiqu’il en soit, nous ne traînons pas en route et arrivons dans la ville de Terelj, là où le bus nous à déposés, vers 14 heures 30. Nous nous posons dans un bar miteux pour s’abriter de la pluie.

Nous prendrons ce qu’il y a de moins cher, un thé au lait de jument, pas terrible. En plus le prix de notre boisson changera entre le moment où nous passons commande et le moment où nous devons payer… mais nous paierons le tarif initial, il ne faut pas abuser !

Vers 16 heures, nous sortons, et là, miracle, le soleil est de retour ! L’impact sur notre moral est immédiat. Nous faisons sécher la tente et nos affaires, seules les chaussures resterons humides.

Il fait tellement chaud que certains se trimbalent même tout nus.

Nous avons prévu de dormir à Terelj, pas trop loin de l’arrêt de bus afin de reprendre le bus pour Oulan-Bator le lendemain matin. Nous revoilà donc de retour à la civilisation après 3 jours sans avoir vu personne. Nous posons donc notre tente près d’une yourte au milieu des vaches et des yaks.

C’est assez rigolo, sauf que les vaches semblent éprouver de l’intérêt pour notre pain moisi

Au moment où nous songeons à nous coucher, la dame habitant dans la yourte viens nous voir et nous apporte du yaourt local, pas mauvais bien qu’un peu acide, et un os avec de la viande que nous avons identifié comme étant de l’agneau. Vu que nous avions déjà mangé, nous nous contentons de goûter.

Lorsque nous lui rapportons le reste, elle nous invite à prendre le thé et à manger quelques beignets et bonbons. C’est très gentil de sa part.

Par contre lorsque nous sortons, nous voyons que 3 vaches sont entrain de s’attaquer à notre poubelle… décidément nos péripéties sont sans fin. Nous les faisons fuir puis allons nous coucher.

Le lendemain, nous prenons le bus de 8 heures direction Oulan-Bator avec nos pantalons bien crades, le dos en vrac et nos chaussures encore bien humides. Nous n’avons qu’un hâte, c’est de pouvoir prendre une bonne douche chaude !

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