Atacama, on a roulé sur la lune

Dimanche 23 février 2014, après avoir fait tamponner nos passeports (une des grandes passion de Romain !) nous quittons la Bolivie pour plonger dans le désert d’Atacama, au Chili. La frontière se situe à plus de 4 000 mètres d’altitude et après 50 kilomètres de descente ininterrompue nous arrivons dans la grande plaine d’Atacama située à 2400 mètres, les paysages ont complètement changés. Nous hallucinons un peu sur le fait que le poste de douane chilien se situe dans la ville de San Pedro de Atacama et semble optionnel. Nous sommes à plus d’une heure de voiture de la frontière réelle.

Argentine ou Chili ?

San Pedro de Atacama est un petit village tranquille d’environ 10 000 habitants situé au milieu du désert. Les maisons sont faites d’adobe, ce qui ressemble un peu à la terre cuite de chez nous.

Après ces quelques jours dans le désert, nous sommes contents de pouvoir prendre une bonne douche et de découvrir la nourriture chilienne :

Nous avons beaucoup de chance car San Pedro de Atacama est très touristique et les auberges affichent quasiment toutes complet. Néanmoins, il restait deux lits à l’hostal Sonchek et cette auberge est une vraie petite perle. Pour 8 500 pesos par personne (environ 11€), nous avons des sanitaires tout neufs, avec de l’eau chaude, un patio très agréable et une ambiance conviviale. Sûrement une de nos meilleures adresse depuis le début du voyage.

Il y a un intrus dans la chambre ! Trouvez Charlie…

Nous profitons de ce dimanche après-midi pour nous reposer, flâner dans la ville et se renseigner sur les excursions qu’il y a à faire dans le coin.

La place principale de la ville où nous nous offrons une canette de bière bolivienne qui traînait dans le fond du sac… c’est qu’il fait très chaud ici, nous ne sommes plus habitués à autant de chaleur.

Le lundi, nous devons déménager provisoirement nos affaires à l’autre bout de la ville chez Brigitte qui gère l’auberge La Casa de los Musicos car notre auberge préférée affiche complet pour aujourd’hui, nous y reviendrons le lendemain.

L’auberge de Brigitte est atypique et quasiment introuvable, c’est une ancienne routarde un peu hippie qui accueille, avec ses 2 gros chats Pito et Pita, les voyageurs qui sont principalement français. Merci le tonton Routard !

Après avoir fait le tour des agences de voyage nous avons décidé de faire 3 excursions avec l’agence Corvatsch qui pour 46 000 pesos par personne (env 60€) nous offre la solution la plus économique. Nous irons visiter avec eux la Laguna Cejar (lundi), les geysers du Tatio (mercredi) et les lagunes Altiplaniques (jeudi). Le mardi, nous louerons des vélos pour faire les vallées de la mort et de la lune ce qui nous offrira un peu plus d’autonomie. Il est plus avantageux de réserver toutes les excursions en même temps pour pouvoir négocier une réduction sur le prix total. Il faut tout de même noter que l’accès à chacun des sites est payant et n’est pas inclus dans le prix. Il faut compter entre 2 000 et  5 000 pesos supplémentaires par site, ce  qui représente une sacrée somme au final.

Le lundi après midi, nous partons donc à 16 heures pour aller visiter la Laguna Cejar, Los Ojos del Salar et une partie du salar d’Atacama. La Laguna Cejar est l’occasion de bien s’amuser puisque l’eau de cette lagune est hyper salée et nous pouvons donc flotter dessus comme sur la mer morte… comme ça Jez n’a pas peur de se noyer.

Nous faisons comme tout le monde et profitons de cette sensation étrange de ne pas pouvoir couler ni nager correctement puisque nos jambes remontent à la surface toutes seules.

C’est marrant, mais l’eau est quand même froide et au bout de 15 minutes, on ne sait plus trop quoi faire, ce qui est ballot car on reste plus d’une heure. Vient alors à l’esprit de Romain de s’enduire de boue bien fraîche pour se faire une exfoliation…

Pendant ce temps là, Jez sèche au soleil et se transforme en salière… pratique pour saler les pâtes !

Nous nous rendrons compte plus tard que nous n’avons même pas vu la Laguna Cejar (où on ne peut pas se baigner) mais seulement sa petite sœur, la Laguna Piedra. Merci à l’agence de nous faire passer une lagune pour une autre.

Nous enchaînons ensuite sur los Ojos del Salar, deux trous parfaitement circulaires au milieu du désert et qui sont remplis d’une eau terreuse sur une profondeur de plus de 100 mètres. Il n’y a rien d’exceptionnel à voir si ce n’est qu’on peut faire des plongeons dans un « œil ».

La dernière activité du jour se déroule au coucher du soleil sur une patinoire de sel. Il s’agit d’une version miniature du salar d’Uyuni qui fait plutôt pâle figure en comparaison de son grand frère. Ça reste quand même joli et les couleurs sont belles avec le jour déclinant.

On s’occupe en attendant l’apéro qui s’annonce comme l’attraction phare de cette fin d’après-midi. Nous avons payé cher mais le tour inclus des petits fours et du champagne… enfin pour ceux qui ont payé encore plus cher. Nous devons nous contenter de cacahuètes et de Pisco Sour.

Nous avons été généreusement servis car notre guide parle un peu français et à vécu à Lille, elle s’y connaît donc en apéro. Un moment bien sympa pendant que le soleil tire sa révérence sur le salar d’Atacama.

Le lendemain, fini la rigolade, il va falloir pédaler sous le cagnard. Nous louons des vélos à l’agence attenante à l’auberge Sonchek pour 5 000 pesos la journée (réduction pour les clients de Sonchek). Nous tombons sur des vélos de bonne qualité, ce qui fait plaisir après les épaves que nous avons eues à Tupiza. Le programme commence par la visite du Quebrada del Diablo (sorte de gorge) puis nous enchaînerons sur les vallées de la Muerte et de la Luna, cette dernière étant un incontournable à visiter. On ne va pas chômer !

Le paysage est magnifique mais réserve quelques surprises :

Nous entrons ensuite dans les gorges du diable, sorte de labyrinthe très étroit.

On se rend compte que la région est bien aride, c’est frumos (comme on dit en Roumanie).

Après cette mise en jambes, nous retournons vers San Pedro pour s’attaquer à la vallée de la mort. En chemin…

L’entrée de la vallée :

La région est magnifique, les paysages sont superbes dans cette ambiance désertique. Nous pédalons sous un soleil de plomb, il fait très chaud et nous commençons déjà à souffrir.

Quelques photos de la vallée de la mort :

Nous suivons l’unique chemin de cette vallée qui débouche sur une très belle dune de sable qui nous rappelle nos péripéties en Mongolie. Croyant apprendre de nos bêtises, nous nous gardons bien de l’escalader en plein soleil et décidons de continuer sur nos vélos en restant sur le chemin qui semble monter un peu. Nous nous rendons vite compte que nous sommes à nouveau dans une belle galère car la pente est « velue » et le chemin est très sableux.

Nous mettrons un bon bout de temps à nous sortir de ce pétrin car l’idée de faire demi-tour ne nous a pas effleuré l’esprit. Nous suons à grosses gouttes, il doit faire au moins 40°, mais arrivés en haut, la vue est splendide.

Sur le chemin du retour vers San Pedro :

Ces efforts nous ont mis en appétit et pour une fois nous avons la chance de ne pas manger un sandwich « Joël Robuchon » mais un énorme morceau de poulet qui nous donnera envie de dormir juste après :

Nous avons fait environ 20 kilomètres dans la matinée et l’après-midi nous partons en expédition à la vallée de la lune qui nous promet au minimum 30 kilomètres supplémentaires.

Comme vous pouvez le voir, le soleil est toujours là. Ce n’est pas pour nous déplaire mais le retour s’annonce difficile et cela nous inquiète un peu.

Première attraction de la vallée de la lune, un passage dans une grotte :

Nous reprenons ensuite les vélos pour continuer l’exploration de cette vallée.

Les mollets tirent pas mal, surtout qu’il fait toujours aussi chaud mais nous sommes récompensés par un décor lunaire de toute beauté.

On pourrait croire que nous sommes au ski avec tout ce blanc, mais ce n’est que du sel…

Les points d’intérêt sont disséminés à plusieurs endroits de la vallée et nous les rejoignons sur nos fidèles destriers :

Nous ne regrettons pas d’avoir loué des vélos car nous sommes libres et pouvons voir plus de choses qu’en passant par une agence. Pour le coucher de soleil, nous montons en haut d’une dune de sable :

Nous ne pouvons malheureusement pas rester très longtemps car le temps nous est compté. En effet, nous devons rendre nos vélos avant 21 heures et vu notre état de fatigue nous ne misons pas bien lourd sur notre capacité à rouler comme Jan Ullrich au retour. Néanmoins, la vue est magnifique et la vallée de la Luna a été à la hauteur de nos espérances.

Sur le chemin du retour, nous assistons au coucher de soleil sur le désert :

Nous sommes épuisés après cette journée mais heureux ! Un petit détail d’organisation cloche quand même car l’excursion du lendemain nous impose de nous lever à 3 heures 30 du matin. La prochaine fois on réfléchira un peu plus, une nuit complète n’aurait pas été du luxe.

Mercredi 26 février, nous voilà donc partis à 4 heures du matin pour 2 heures de route en direction du nord de San Pedro à la découverte des geysers du Tatio. Situé à près de 4 300 mètres d’altitude, c’est le troisième plus grand site de geysers au monde. Les éruptions se produisent grâce à la différence thermique entre le sol et l’air ce qui fait que nous devons y aller aux aurores ou au crépuscule. A ces heures de la journée la température est un peu en dessous de 0° en février et d’environ -15° en juillet. Ça caille donc sévère pour le petit déj’ :

Malgré ces quelques petits désagréments climatiques, le déplacement vaut le coup puisque ça fume de partout.

Il y a des dizaines de geysers qui crachent de la fumée et de l’eau chaude sur 30 km², impressionnant !

Nous pouvons nous approcher tout près des entrailles des monstres, mais gare aux brûlures car certains touristes y ont déjà laissé la vie. Pour les plus téméraires (et les moins frileux) une piscine « chauffée » est à disposition :

Jez qui d’ordinaire n’est pas frileux, passera son tour. Incompréhensible !

Le soleil finira par se lever, mais sans l’ami Ricoré…

Sur le chemin du retour :

Nous faisons une pause près d’un lac, nous sommes censés observer quelque chose mais nous ne savons pas quoi. C’est quand même l’occasion d’observer la faune locale qui s’active à la fabrication d’un nid.

Nous poursuivons sur la visite dispensable d’un petit village dont nous avons oublié le nom. Le but est d’acheter des souvenirs et de dépenser des sous, chose que nous ferons avec plaisir… mais pour s’acheter des empanadas, délicieux chaussons chauds fourrés au fromage. Quelques photos du village :

Alors que nous concluions cette visite, Jez me fait signe que nous avons retrouvé Serge. Serge ? Mais oui, Serge le lama !

Quel tombeur ce Serge.

L’heure précoce du lever nous ayant quelque peu contrariés, nous passerons l’après-midi à ne rien faire et à profiter de l’auberge. Nous échangeons des conseils de routards avec un couple de français en voyage de noces au Chili. L’auberge est conviviale et nous y rencontrons pas mal de voyageurs.

Jeudi matin, nous partirons donc à la découverte des lagunes Altiplaniques avec le couple de français. La visite commence par deux villages et deux églises, c’est mignon mais on attend les flamants roses.

L’attraction principale de la journée est la lagune Chaxa qui est située dans le salar d’Atacama. Son sous-sol abrite des réserves énormes de lithium qui font peser un risque sur toute la région. Cette lagune est renommée car on peut y observer 3 espèces de flamants roses.

Il y a pas mal de flamants roses présents ce matin là et nous sommes ravis, c’est de toute beauté. Ils ne sont pas farouches et nous pouvons les approcher d’assez près. On ne sait pas les différencier, mais le spectacle est saisissant.

Nous avons la chance de pouvoir les voir s’envoler :

L’excursion est déjà considérée comme une réussite après ce que nous venons de voir. La suite du programme nous emmène aux lagunes Miscanti et Miñiques. Ces deux lagunes sont encerclées de volcans et situées dans le sud-est du désert d’Atacama. Il n’y a pas de poissons dans l’eau mais ça vaut quand même le coup d’œil :

La lagune Miscanti, la plus grande des deux et aussi la plus belle. La couleur de l’eau est sublime et les reflets des volcans rendent le lieu magique. Jez s’est fait un nouvel ami :

La lagune Miñiques qui ressemble étrangement à sa grande sœur :

Le chauffeur du minibus nous arrêtera dans son restaurant préféré pour qu’il touche sa commission, qu’est-ce que c’est énervant surtout que le plat n’est pas tip-top ! Mais Jez semble quand même y avoir trouvé son compte puisque le chemin du retour lui sera fatal :

Il n’écoute rien des explications du guide ! Dommage, c’est sûrement très intéressant mais en espagnol… de toute façon il n’aurait pas compris grand chose. Ce n’est pas non plus le niveau d’espagnol de Romain qui lui permettra de faire un résumé.

Vendredi 28 février, nous disons déjà au revoir au Chili. Nous prenons le bus à 9 heures pour aller à Salta, en Argentine, où nous rejoindrons Clara dans la soirée. Cette première semaine au Chili nous laisse de très belles images plein la tête malgré le fait qu’il y a une ressemblance avec les paysages du sud de la Bolivie, mais ce n’est pas pour nous déplaire.

Pour voir toutes les photos du désert d’Atacama, vous pouvez consulter la galerie correspondante en cliquant ici.

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