Buenos Aires, Acte I : manger, boire et …déboires
Dimanche 6 avril, nous quittons définitivement le Chili et nous nous rendons à Rio Gallegos dans le Sud de l’Argentine. Il n’y a rien de spécial à y voir, mais c’est de là que nous remonterons à Buenos Aires, en avion s’il vous plaît ! En effet, on s’évite un nouveau trajet interminable en bus en prenant un vol interne à peine plus onéreux que le bus.
Si nous n’avons que peu souffert du vent à Punta Arenas, on se rend compte en observant les arbres que ça doit souvent souffler très fort dans le coin :
Ensuite, nous quittons officiellement le Chili, nous commençons à être habitués à passer des frontières, rien de notable ici, ça se passera assez vite et sans encombres :
Lui est chargé de compter les touristes.
La veille nous avons acheté des œufs de Pâques car à force de voir ces choses en rayon, nous nous sommes persuadés que c’était Pâques ce dimanche. On a donc fêté ça avec 2 semaines d’avance, les petits œufs en chocolat nous ont permis de ne pas mourir de faim durant le passage de frontière.
Après 5 heures de trajet, nous arrivons à Rio Gallegos en fin d’après-midi. Nous irons passer la nuit à l’Hospedaje Elcira situé à un bon quart d’heure de marche de la gare routière. Le choix est de toutes façons très limité dans cette ville, mais l’auberge est plutôt bien et ça semble être l’option la moins chère de la ville (100 pesos quand même pour un lit en dortoir, on a connu meilleur marché).
Rio Gallegos, c’est moche, mort, et plein de chien errants dont certains se sont même montrés un peu agressifs, de quoi stresser Jez qui redoute de se faire mordre par un toutou mal luné.
Romain semble ébahi par cette ville, malgré tous les endroits magnifiques que nous avons vu depuis quelques temps, il est difficile de rester de marbre :
Mais tout comme le Havre(*), cette ville dispose quand même d’un atout de luxe en la présence de magasins Carrefour, tout n’est pas perdu !
*Nous ne sommes pas allés enquêter sur place, mais la source dont nous disposons est réputée fiable.
Le lendemain, nous quittons l’auberge en taxi pour nous rendre à l’aéroport. Si le réveil à 6 h 30 est difficile, Romain est ravi de savoir que nous serons à Buenos Aires en seulement 3 heures de trajet.
Nous voilà donc la tête dans les nuages…
… et en un clin d’œil devant l’aéroport de Buenos Aires :
Nous devons ensuite retrouver Julie, que nous avons rencontrée à Tupiza en Bolivie et avec qui nous avions fait le tour dans le Salar d’Uyuni il y a de ça un mois et demi. Elle s’est installée pour quelques temps sur Buenos Aires et elle va nous héberger pendant quelques jours, c’est super gentil !
Si nous avons mis 3 heures à parcourir plus de 2 000 km ce matin, nous en mettrons presque autant pour nous rendre chez Julie alors qu’elle doit habiter à moins de 10 kilomètres de l’aéroport…
Nous avons d’abord mis 30 minutes à trouver les renseignements et l’arrêt de bus qui va bien. Ensuite nous avons du attendre une heure avant d’avoir un bus qui s’arrête. Et ensuite, nous sommes descendus bien trop tard du bus et avons du remonter la moitié de la ville en métro. Les champions sont toujours à l’oeuvre.
Julie habite dans le très sympathique quartier Palermo qui est un quartier résidentiel avec pas mal de bons bars et restaurants.
Nous irons d’ailleurs dès le soir même dans un bon restau afin de manger du bon « bife de lomo », comprenez filet de bœuf. Nous sommes en compagnie de Julie et de Marcos un ami de Julie qui nous a conseillé le lieu. Et franchement, Marcos est de bon conseil car on se régale :
Un peu plus tard, alors que nous venons d’entrer dans un bar, une averse d’une intensité assez inouïe s’abat dans les rues de la capitale argentine.
Le bar était censé fermer, mais du fait de la météo, ils nous proposent de consommer en attendant que ça se calme, sympa !
Et au moment de payer, nous n’avons pas de liquide et leur système de paiement par carte semble avoir fait les frais du mauvais temps car il est HS. Du coup, ils nous disent qu’il n’y a pas de soucis, qu’on peut revenir payer demain… décidément ils sont souvent bien cool les argentins.
Mardi 8 avril, après une bonne grasse mat’, nous irons nous faire une déjeuner royal. Nous n’avons presque plus de sous en poche et sommes dans l’attente de Marcos qui va changer pour nous des dollars en pesos argentins. Du coup, il nous reste l’équivalent de moins de 3 euros pour subsister… on va alors acheter une baguette qu’on mangera « nature » :
En route vers l’hôpital, on admire la déco des arbres :
Ah oui, Romain va à l’hosto pour faire des radios pour voir s’il peut faire enlever son plâtre, le médecin à Bariloche lui avait dit qu’il devait le garder environ 3 semaines.
L’hôpital public ici est gratuit, mais son fonctionnement est assez complexe… Romain doit repasser le lendemain à 6 heures du mat et faire la queue avec tout le monde pour espérer avoir une radio. Il essaiera dans un autre hôpital public qui lui indiquera de faire la même chose.
La suite de l’histoire est donc pour le lendemain… en attendant, nous visitons un peu le centre-ville.
Nous retrouvons ensuite Julie et allons faire un tour au jardin botanique, et oui on est aussi passionnés de fleurs :
Le parc est sympa et rempli de matous qui semblent apprécier ce grand espace vert au milieu de la ville :
En soirée, nous irons prendre l’apéro chez Marcos qui dispose d’un chouette apart’ dans le quartier Palermo.
Marcos nous montrera l’étendue de ses talents de pianiste et donnera même quelques leçons à Jez :
Romain restera à faire ce qu’il sait faire de mieux, le pilier de comptoir :
Le lendemain, ça sera lever à 5 heures pour Romain et grasse mat’ pour les autres !
Romain se présentera donc vers 6 heures à l’hôpital, il aura la non surprise de voir qu’ils sont des centaines à faire la queue… Il essaiera tant bien que mal de comprendre le système et se fera aiguiller dans un service où il patientera toute la matinée sans se faire appeler :
Et pour cause, la personne de l’accueil l’a aiguillé dans le mauvais service, il a attendu 3 heures dans le vent… il finira par réussir à avoir une radio de piètre qualité mais doit repasser le lendemain pour avoir une analyse de celle-ci, c’est pas gagné !
Ensuite, nous irons payer le bar de l’avant-veille… on est pas trop en phase avec leur écriteau :
La suite de la journée est plus réjouissante ! En effet, Julie nous a proposé de faire une bouffe chez elle. Son but étant de travailler en cuisine dans un restau, on ne peut s’attendre qu’à bien manger. Nous irons faire les courses au marché voisin.
Ce chat noir annonce t’il des malheurs ?
Quoiqu’il en soit, nous croiserons par hasard une connaissance en la personne d’Hadrien. Il étudie en architecture à Buenos Aires. Il a récemment voyagé en Amérique du Sud avec des amis que nous avions croisé au Canyon du Colca (Pérou) au mois de janvier. Mais on les avait aussi recroisés au Machu Picchu, à la Paz et nous étions même retrouvés dans le même dortoir qu’eux à Potosi… et là on le croise dans la rue dans une ville juste gigantesque, quoi de plus normal ?
Nous apprendrons qu’il habite dans une coloc située à 30 mètres de chez Julie… plus grand chose ne peut nous surprendre. Du coup, Julie les convie au dîner chez elle.
Afin d’être autonomes et de ne pas déranger trop Julie, nous avons tenté de faire un double de ses clés. Nous sommes d’abord aller chez un serrurier, à qui nous avons demandé remboursement après 3 essais infructueux… le système de serrures dans ce pays semble assez foireux et les clés difficiles à copier.
Nous irons ensuite chez un autre serrurier. Jez va ensuite tester les clés… et ça ne va pas se passer tout à fait comme prévu. La porte d’entrée de la résidence va rester bloquée… impossible de l’ouvrir même avec la clé originale.
La technique Mc Gyver ne fonctionne pas non plus, personne ne réussira à rouvrir cette satanée porte. La proprio passera voir ça le lendemain car ça coûte trop cher d’appeler un serrurier le soir. En attendant… la fenêtre du salon de Julie est devenue la porte d’entrée de la résidence car elle a la chance d’habiter au rez-de-chaussée.
Bon tant pis, on va faire avec… les convives et voisins vont donc passer continuellement par la fenêtre pour entrer ou sortir de la résidence. Pour nous il est temps de passer à l’apéro avec du bon vin et une bonne assiette fromage-charcuterie comme on les aime !
Les convives sont assis sagement à table, attendant le festin de la maîtresse de maison :
Même Churros, le chat de la résidence a sa place à table…
Parmi les invités, les plus avisés auront aussi reconnu Jorge, l’Uruguayen qui était avec nous pendant le tour dans le Salar d’Uyuni. Comme il était aussi de passage sur Buenos Aires, Julie l’a naturellement invité. Il semble être en pleine forme d’ailleurs :
Hmm, ça sent bon… gratin dauphinois et poulet aux olives.
Nos papilles jubilent, c’est tout bonnement délicieux :
Nous passons ensuite une bonne nuit et seront réveillés vers midi lorsque les premiers voisins voudront sortir. Julie et Jez iront ensuite faire quelques courses notamment pour se faire un petit dej’. Romain avec son plâtre est incapable de sortir ! La proprio est également dans les parages, elle tente de réparer la serrure de la porte, il semble que ce problème ne soit pas une première.
Au retour des courses, nous rentrons donc par la fenêtre comme tout le monde depuis hier soir… seulement au moment où Jez monte, une voiture de police passe. Un policier, arme de service à la main, s’approche pour demander des explications. Forcément, dans un contexte où les équipes de police viennent d’être renforcées parce qu’il y a plus de 50 tués depuis le début de l’année lors de cambriolages, ce n’est pas bien vu de rentrer par la fenêtre !
Et pour couronner le tout, la proprio a réparé la porte durant notre absence…
Fort heureusement elle se trouve encore dans les parages, ce qui évitera sans doute à Jez de finir au poste. Nous nous ferons quand même contrôler nos passeports. Une autre voiture avec des policiers en civil viendra nous interroger (un sergent, ça ne rigole pas)… nous devrons nous expliquer de nos multiples allers et venues entre le Chili et l’Argentine, Julie faisant l’interprète.
Tout se finira sans encombres, mais à quelques secondes près Jez aurait pu se retrouver plaqué au sol et menotté… la réputation de chat noir qui lui colle à la peau depuis quelques temps ne s’en trouve que renforcée.
Churros, lui, il s’en fout pas mal de tout ça :
Remis de nos émotions, nous irons ensuite faire un tour dans le quartier Palermo :
Romain en profitera pour contacter son assurance à cause de son plâtre. Il veut passer par un hôpital privé et compétent…
Ce quartier est vraiment mignon, il y a beaucoup de couleurs…
Le soir, nous avons rendez-vous chez Hadrien et ses colocs. Ils organisent un grand « assado », barbecue argentin, chez eux et nous gentiment conviés. En attendant on se repose…
Churros est fatigué, et pour cause, il s’est sifflé une bouteille en douce !
Plus tard, nous allons donc à la soirée où nous reverrons une partie du groupe que nous avions croisé à maintes reprises au Pérou et en Bolivie. Nous profiterons également de la viande juste délicieuse que l’on mange comme des chips :
C’est juste trop bon, décidément on est gâtés niveau bouffe en ce moment. Encore une bonne soirée, et une nouvelle grasse mat’ en perspective.
Le vendredi 11 avril, Romain va se rendre à l’hôpital privé conseillé par son assurance. Bien que partenaire, l’hôpital refuse la prise en charge et Romain devra avancer les frais, fort heureusement les sommes ne sont pas énormes.
Après une nouvelle radio et une consultation, le verdict tombe. C’est le scaphoïde qui est cassé et Romain ne doit pas garder son plâtre 3 semaines, mais 3 mois !!! Notre capacité à cumuler les tuiles semble infinie…
Venant d’apprendre qu’il allait garder son plâtre jusqu’à la fin du voyage et qu’il devra peut-être se faire opérer en rentrant en France, Romain décide de payer un verre à Jez pour fêter ça. Le Hard-Rock Cafe est l’endroit idéal pour cela :
Faut pas se laisser abattre !
Nous sommes à Buenos Aires depuis plusieurs jours et n’avons pas visité grand chose. Nous décidons donc de nous y mettre un peu aujourd’hui.
Nous sommes amusés de voir les dog-sitters dans la ville, ils sont assez nombreux. Si la ville est réputée pour ses faux airs de Paris, c’est peut-être aussi à cause de ses crottes de chiens… bien qu’il y en ait quand même moins ici car on a vu pas mal de personnes les ramasser.
Nous continuons notre visite et passons notamment devant la gare de trains :
Le quartier d’affaires :
La demeure de la chef d’état, la Casa Rosada (maison rose) :
Excusez-moi, mais avec cet éclairage bien kitsch, le palais présidentiel à des allures de vieux bordel ! Enfin on se base sur l’image qu’on en a dans les films pour dire ça, ça va de soi.
Mais pour nous faire détourner l’attention sur autre chose que la Casa Rosada, c’est le ciel qui va se mettre à changer de couleur :
Les couleurs sont presque surréalistes.
Nous parcourrons ensuite une partie de l’avenue 9 de Julio (9 juillet), avenue XXL. En premier lieu, nous trouverons une réplique des fameuses chutes d’Iguazu :
Gageons que les vraies soient un peu plus impressionnantes…
Le soir, l’animal préféré de Jez, le centipède (ou chilipode), va faire irruption chez Julie. Et ne comptez pas sur cette larve de Churros pour nous en débarrasser.
Y’a pas à dire, c’est vraiment mignon comme bébette.
Le lendemain, si nous faisons ces têtes d’enterrement, ce n’est pas sans raison.
Nous avons en effet prévu d’aller visiter le cimetière de la Recoleta. Ce cimetière est un peu le pendant du père Lachaise. On y trouve de grandes sépultures bien entretenues… et certaines qui tombent un peu en miettes.
Nous ne sommes pas vraiment calés sur les personnalités enterrées ici, mais comme tout le monde, nous avons entendu parler de celle qui, comme Maradona, est une icone ici, Eva Peron :
Quelques photos des environs :
Ci-dessus, publicité pour le Fernet, boisson très populaire ici, notamment pour le Fernet-Coca.
Nous revoici ensuite sur l’avenue 9 de Julio, mais de jour cette fois-ci :
Le vent est violent aujourd’hui, des chaises se sont même déplacées d’une bonne dizaine de mètres sous nos yeux. Les serveurs vont les récupérer au péril de leur vie :
Hop, on ne chôme pas et on continue la visite en allant du côté de Puerto Madero. C’est un quartier moderne situé au bord de l’eau. Bien qu’un peu chicos, il est agréable d’y déambuler.
Le Puento de la Mujer (pont de la femme) :
Le soir, mis à part un bouchon récalcitrant, pas grand chose à signaler :
Dimanche 13 avril, nous quittons l’appartement de Julie, car sa coloc est de retour, et retournons à l’auberge. Merci à elle, nous garderons un très bon souvenir de notre passage ici.
Nous avons jeté notre dévolu sur le km0 Rock Hostel.
Si l’endroit est plutôt cool, nous ne sommes pas trop fan des sanitaires. Entre les douches séparées par un mur haut de 1m50 et les chiottes vaguement cachés derrière une porte de saloon sans verrou, on ne peut pas non plus dire que ça envoie du rêve.
Nous sommes situés à Congresso, la place devant l’hostel est plutôt agréable :
En soirée, nous irons dans le quartier San Telmo. Le dimanche il y a un grand marché assez animé… seulement on aura un léger souci de timing, tout est entrain de fermer.
Le soir, nous retrouvons Julie pour dîner et allons chez Sarkis, un restau libanais juste délicieux :
Le lundi matin Jez, démuni depuis son vol à Santiago, ira chercher sa nouvelle carte bancaire au consulat français, c’est la troisième… espérons que ça soit la dernière. En effet, comme les douanes argentines interceptent souvent les colis contenant des cartes bancaires, le consulat a proposé, à titre exceptionnel, de faire parvenir la CB de Jez en valise diplomatique. C’est très gentil à eux.
Si Romain s’est découvert une passion pour les hôpitaux, Jez ne rechigne pas à visiter les différentes administrations comme les ambassades et les consulats… ça fait partie des découvertes du voyage.
En tout cas c’est l’occasion de découvrir un quartier assez joli :
De retour à l’auberge, nous assisterons à une scène peu commune. Une séance de tatouage dans le salon… il faut savoir que le tatoueur, bien que tatoué de partout n’est absolument pas tatoueur et que le mec tatoué est probablement sous l’emprise de substances à effets secondaires :
Le tatoueur rigolera bien en disant qu’il a vraiment raté le tatouage… le tatoué trouve ça drôle aussi… tout va bien alors !
Jeudi 15 avril, nous quittons (temporairement) Buenos Aires. Nous avons en effet décidé de faire une incursion de 3 jours en Uruguay afin de visiter les villes de Colonia et Montevideo. Nous en profiterons également pour retirer des dollars que nous pourrons changer une fois revenus en Argentine.
Nous retournons vers Puerto Madero car nous nous rendons à Colonia en bateau…
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