Les grandes eaux d’Iguazú

Dimanche 27 avril, nous nous levons à 7 heures du matin car un long trajet (hasardeux) nous attends. Nous devons être à Puerto Iguazú, en Argentine, ce soir. Il faut d’abord que nous prenions un bus d’Asuncion vers Ciudad del Este, ville paraguayenne située à la frontière avec l’Argentine et le Brésil. De là, nous voulons prendre un bateau qui va nous emmener directement en Argentine sans passer par le Brésil.

Nous partons d’Asuncion vers 8 h 30 pour un trajet d’environ 6 heures (50 000 Gs par personne, soit 8,3€). Le bus est à la mode paraguayenne, c’est-à-dire pas tout neuf, avec des vendeurs et nous faisons des arrêts tous les 500 mètres. Nous arrivons finalement à Ciudad del Este vers 15 heures. Nous savons que nous devons prendre un bus local vers la destination de « Tres Fronteras » qui se situe à environ 30 minutes de bus au Sud de Ciudad del Este. De là bas, nous devrons trouver l’embarcadère pour aller en Argentine.

En attendant, nous faisons un passage éclair dans Ciudad del Este afin de se restaurer :

Le magnifique stade de foot de Ciudad del Este !

Cette ville est réputée dangereuse car on s’y livre à tous les trafics (cigarettes de contrefaçon et même AK-47 à ce qu’il parait). Il faut dire que le Paraguay est beaucoup plus pauvre que ses voisins et que cette zone des 3 frontières (Paraguay, Brésil et Argentine se font face) est pratique pour faire de la contrebande grâce aux fleuves qui séparent les 3 pays. Pour avoir une meilleure idée de la géographie locale, vous pouvez jeter un œil à la carte située en en-tête de cet article.

Nous trouvons finalement le bus local qui nous emmènera au bateau et après avoir un peu hésité sur le bon moment pour quitter le bus, nous descendons enfin de celui-ci au milieu de nulle-part. Les locaux nous indiquent qu’il faut continuer à marcher le long de la route et c’est ce que nous faisons sans trop être sûrs que nous allons dans la bonne direction :

Nous savons que le bateau ne fonctionne que de jour et la lumière commence à sérieusement décliner, surtout que nous devons marcher 30 minutes avant de tomber enfin sur un panneau indicateur. Et là, c’est le drame !

Nous sommes dimanche et le bateau qui relie le Paraguay à l’Argentine ne fonctionne que du lundi au samedi :

La situation commence à se compliquer car nous sommes au milieu de nulle part, il va bientôt faire nuit et nous devons absolument aller en Argentine ce soir. Un mec un peu louche et surtout bourré nous explique dans son plus bel espagnol qu’il peut nous faire franchir la frontière clandestinement dès ce soir. Il nous propose de traverser le fleuve à la rame, ni vus, ni connus… c’est gentil de sa part, mais on va éviter des emmerdes supplémentaires. Un peu insistant, il veut absolument que nous prenions son bateau mais nous déclinons poliment en disant que nous allons prendre le bus. Il nous indiquera finalement quel bus local prendre pour nous ramener à Ciudad del Este.

Ayant refait le trajet dans l’autre sens, nous voilà revenus au point de départ à Ciudad del Este. Pour compliquer les choses, le bus qui va du Paraguay à l’Argentine passe obligatoirement par le Brésil et Jez a un problème avec son passeport qui est quasiment plein. L’astuce est donc de trouver un bus direct qui ira à Puerto Iguazú en passant par le Brésil, mais sans s’y arrêter pour ne pas avoir à faire tamponner son passeport inutilement. Simple, n’est-ce pas ?

Un peu désemparés, nous errons dans la ville à la recherche d’un improbable bus… quand finalement, nous trouverons une agence de voyage qui nous donne une carte de la ville et surtout qui nous indique où on peut trouver la douane paraguayenne ainsi que le bus qui nous intéresse. Confiants, nous marchons donc dans la ville, vers le pont de l’amitié (qui relie le Paraguay au Brésil).

Arrivés au bord de l’eau, nous avons le bonheur de trouver la douane paraguayenne pour sortir légalement du territoire et nous pouvons ensuite attendre le bus vers l’Argentine devant celle-ci. C’était moins une car nous attrapons le dernier bus de la journée qui nous emmène à Puerto Iguazú. Nous arriverons vers 20 heures dans cette petite ville argentine après une journée bien compliquée mais qui, heureusement, se termine bien. Nous sommes ravis de retrouver l’Argentine et son côté civilisé par rapport au Paraguay. Nous irons ensuite nous manger une bonne pizza accompagnée de sa bière « grande réserve » :

Ici, on a tendance à servir des bières tout ce qu’il y a de plus basique comme du champagne !

Lundi 28 avril, et qui dit 28 dit anniversaire de voyage. Cela fait 11 mois que nous avons quitté la France et pour fêter ça, nous ne faisons pas les choses à moitié car nous allons visiter les chutes d’Iguazú.

Les chutes d’Iguazú, Iguazú signifiant « les Grandes Eaux » en langage Guarani, comptent parmi les plus belles merveilles d’Amérique du Sud. Ce ne sont pas moins de 275 chutes d’eau qui s’étendent sur 3 kilomètres entre l’Argentine et le Brésil. Les cascades les plus hautes atteignent 90 mètres.

Il faut prendre un bus de Puerto Iguazú (bus local qui dure environ 30 minutes pour 70 pesos aller-retour) pour atteindre le parc national du même nom :

Comme vous le voyez sur le plan, il y a plusieurs circuits qui donnent de quoi s’occuper toute la journée. Le côté argentin, où nous sommes, est beaucoup plus vaste que le côté brésilien. Nous sommes au milieu de la jungle et tout au long de la journée, nous verrons pas mal d’animaux.

Après nous être acquittés du droit d’entrée fixé à 170 pesos, nous commençons par le circuit inférieur qui s’approche au plus près des cascades. Nous marchons essentiellement sur des passerelles et ce chemin doit faire environ 1,5 km de long.

La première vue que nous avons des chutes est cette vision d’ensemble et le spectacle est magnifique. Les jeux de lumières dus au soleil permettent d’avoir des arcs-en-ciel en permanence. Il faut aussi signaler que toute cette eau qui se fracasse sur les rochers fait un vacarme assourdissant. C’est tout simplement grandiose.

Nous nous approchons ensuite de la cascade « Salto Bossetti » qui est un vrai mur d’eau dévalant sous nos yeux. On peut s’approcher au plus près et la douche est garantie ! A côté de cette masse d’eau, nous paraissons bien ridicules. Le bruit est vraiment impressionnant lorsque nous sommes collés aux cascades.

Nous prenons ensuite le bateau pour aller sur l’île « San Martin » qui permet d’avoir un bon panorama des chutes :

Nous grimpons sur le sommet de l’île pour accéder à un panorama qui nous plonge une nouvelle fois au cœur des cascades :

Nous faisons ensuite un petit tour sur l’île à la rencontre des autochtones :

Mais la vue sur les chutes d’eau n’est jamais très loin :

Pour les plus aventuriers, un tour en bateau au cœur des chutes est même proposé :

Sensations fortes garanties puisque le bateau disparaît brièvement sous les chutes d’eau.

Il est ensuite l’heure d’aller manger et nous allons devoir faire face à un problème logistique de taille. Nous commençons à apercevoir sur le chemin des animaux en apparence plutôt mignons qui répondent au doux nom de coatis. Il y en a un peu partout et ils semblent très intéressés par la nourriture des touristes. Nous qui pensions déjeuner tranquillement sur un banc, il va falloir revoir les plans car ils viennent attaquer en nombre tout porteur de denrées alimentaires.

Nous trouverons finalement un espace protégé par un employé du parc qui éloigne ces sales gosses en faisant du bruit et à coups de bâtons. Nous mangerons dans une relative sérénité car les coatis lancent des assauts sur les touristes environ toutes les 30 secondes. Comme les singes, ils sont marrants 2 minutes mais deviennent vite insupportables ! Ils nous offrirons quand même quelques bonnes rigolades car ils semblent terriblement cons et embêtent bien les touristes qui ne savent pas trop comment gérer ces animaux.

L’après-midi, nous prenons le petit train qui nous emmène aux « gorges du Diable », chutes réputées pour être les plus impressionnantes du parc. En chemin :

En arrivant sur les « gorges du Diable », le spectacle est saisissant :

C’est un véritable déluge d’eau qui se fracasse plusieurs dizaines de mètres en contrebas. Tout le monde est arrosé par les projections d’eau qui s’étalent sur plusieurs dizaines de mètres.

Lui n’a pas peur du vide car il pêche tranquillement au bord du précipice et vu la force du courant, il doit avoir des sacrées pattes pour s’accrocher.

Jez veut faire le grand saut, se serait-il découvert une passion pour l’eau ?

Nous aurons ensuite la chance de pouvoir admirer des toucans, ces animaux qui ont un bec énorme et de couleur très vive.

A vrai dire, nous les voyons mieux en photo qu’en vrai car ils se font plutôt discrets et le toucan que vous voyez sur son arbre sur la dernière photo était à environ 100 mètres de nous…

Moins farouches, les papillons semblent bien aimer Jez :

Une première idylle de 10 minutes quand le papillon, d’un commun accord, aura décidé de s’enfuir.

Nous finissons la balade par le circuit supérieur et vous reconnaîtrez bien sûr, sur les photos ci-dessous, les chutes du « Salto Bossetti » mais vues d’en haut cette fois-ci :

D’autres chutes, dont le nom nous échappe :

Les chutes d’Iguazú sont un endroit très tranquille et en pleine nature, mais nous devons quand même faire avec les hélicoptères qui tournent toute la journée au dessus de nous :

On imagine que la vue d’en haut doit être magnifique mais c’est tout de même un peu bruyant.

Il y a des papillons un peu partout et Jez va se faire un nouvel ami, en la personne de Robert :

Robert à l’air d’apprécier la vue… d’autant plus que ça doit être gratuit pour lui.

Et la dernière photo de chutes d’eau de la journée :

Jez vit en communion avec son nouvel ami mais c’est une relation interdite :

Nous avons passé une excellente journée sur ce site merveilleux qui constitue un des « highlights » du voyage d’autant plus que le soleil était au rendez-vous et permettait de sublimer encore plus le lieu.

Comme c’est jour de fête et que c’est également notre dernier jour en Argentine, nous ne pouvons pas manquer d’aller dans une bonne « parilla » et déguster notre plat préféré :

Le niveau est un petit peu en dessous des meilleures « parilla » de Buenos Aires mais ça reste quand même délicieux. Quel bonheur ce pays !

Mardi 29 avril, il est temps de dire au revoir à l’Argentine où nous avons mis les pieds pour la première fois il y a 2 mois. La fin du voyage approche et ça se sent car nous entrons aujourd’hui au Brésil, dernier pays d’Amérique du Sud sur notre liste. Jez flippe un peu au passage de la douane, mais le douanier, après lui avoir demandé s’il avait un autre passeport, trouvera finalement une petite place pour le gros tampon brésilien. Le poste de douane Argentine – Brésil :

Le bus nous dépose ensuite dans le centre de Foz do Iguaçu qui est une ville assez importante. Notre auberge est située dans la banlieue, à 1 000 km de tout. Nous allons marcher comme des ânes pendant 1 h 30 sous une chaleur tropicale qui nous exténue. La prochaine fois, on prendra le bus…

La fille de l’auberge nous indique un restau typique brésilien pour aller déjeuner. Le concept est assez simple puisqu’il s’agit d’un buffet à volonté pour 15 reals, soit 5€.

Le buffet est gargantuesque et nous allons littéralement nous faire péter le ventre. C’est également l’occasion de se familiariser avec une nouvelle langue puisqu’au Brésil ils parlent portugais. Nous notons des similitudes avec l’espagnol mais ce n’est pas gagné pour autant.

Après ce repas de fête, il est trop tard pour aller visiter les chutes d’Iguaçu côté brésilien, d’autant plus que le temps est menaçant. Nous irons donc à la découverte du barrage d’Itaipu, deuxième plus grand barrage au monde, mais premier en terme de production d’électricité.

Nous attrapons un bus qui nous emmène à 10 km au Nord de Foz do Iguaçu à la découverte de ce monstre de béton. C’est un ouvrage qui a été réalisé conjointement par le Brésil et le Paraguay puisqu’il fait la frontière entre ces 2 pays.

Il a été construit entre 1975 et 1982, comporte 20 turbines et fournit jusqu’à 90% de l’électricité du Paraguay et 20% de celle du Brésil. Pour vous donner une idée de la différence de taille entre les 2 pays, sachez que 90% de l’électricité produite est utilisée par le Brésil.

Nous avons choisi de faire le « Panoramic Tour » pour 26 R$ (quasiment 9€) qui pendant 1 h 30 va nous emmener en bus à la découverte du barrage.

Le barrage est énorme et la forêt de fils électriques et de transformateurs est assez impressionnante à voir. La hauteur du barrage atteint 196 mètres, un véritable monstre qui a nécessité une quantité astronomique de béton :

La construction du barrage a nécessité l’équivalent de 380 tours Eiffel de fer et d’acier.

Le bus nous permettra ensuite de faire un tour complet.

Pendant que nous visitions le barrage, la pluie a commencé à tomber et le déluge se poursuivra toute la nuit :

Les escargots en profitent pour sortir !

Pour dîner nous tomberons dans un restaurant qui fait pâle figure. Un couple a eu la bonne idée de mettre des chaises de jardin devant sa maison et la cuisine dans un container. L’ensemble est juste absolument glauque :

Nous sommes évidemment les seuls clients…

Mercredi 30 avril, nous attaquons la visite de la deuxième partie des chutes d’Iguaçu, mais côté Brésilien cette fois-ci, vous l’aurez compris. Il y a néanmoins un énorme problème avec le temps puisque des trombes d’eau s’abattent sur la région sans discontinuer. Nous n’avons pas le choix et devons quand même visiter aujourd’hui. Tout cela s’annonce très humide…

Heureusement le côté brésilien est moins long à visiter et ce n’est pas pour nous déplaire vu ce qu’on se prend sur la figure. Romain a protégé tant bien que mal son plâtre sous 4 couches de plastique.

La vue est nettement moins dégagée qu’il y a 2 jours mais le spectacle reste impressionnant. Ce côté offre une vision plus large des chutes.

On a l’impression d’assister à l’apocalypse, surtout que les projections d’eau des chutes en rajoutent une couche.

Ça dégouline de tous les côtés…

Nous serons restés seulement environ 1 h 30 mais nous sommes trempés jusqu’aux os. Ça s’annonce sympa pour le bus de nuit qui nous attends. En effet, nous enchaînons directement sur 17 heures de bus pour rejoindre Sao Paulo, en espérant que le temps soit meilleur.

Les chutes d’Iguaçu sont un spectacle magique qu’il ne faut absolument pas manquer si l’on vient vadrouiller dans le coin.

Pour voir toutes les photos d’Iguazú côté argentin, cliquez ici et pour Iguaçu côté brésilien, cliquez là !

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