A la conquête de l’Est : de Moscou à Ekaterinbourg

Vendredi 7 juin. Il est désormais temps de quitter Moscou et de se lancer à la conquête du pays, plus de 5 000 km nous attendent pour rejoindre le Lac Baikal !

Une fois n’est pas coutume on quitte Moscou sous la pluie, l’occasion de sortir les ponchos :

Heureusement ça ne sera que de courte durée, pas plus d’une heure, histoire de nous rappeler un peu la Bretagne.

On se met assez facilement à la sortie de la ville sur l’autoroute M7, notre objectif du jour est d’atteindre Nijni Novgorod. Cette ville de plus d’un million d’habitants est situé à environ 400 km à l’Est de Moscou.

Nous reprenons donc notre activité favorite (ndlr : l’auto-stop) pleins de confiance au vu du nombre impressionnant de voitures et camions qui passent sur cette route :

Et effectivement, en une heure environ, on voit une voiture s’arrêter. A son bord, Dimitri, ingénieur dans l’aérospatiale militaire Russe, qui travaille à Moscou et rentre à Nijni pour quelques jours. On décolle donc rapidement mais l’affaire se complique avec des bouchons interminables. On mettra 5 heures pour faire 80 km ! La route à 2 voies se transforme en 4 voies quand ça coince :

L’arrivée à Nijni ne se fera que vers 2 heures du matin (en étant parti à 16 heures de Moscou je vous laisse faire le calcul de la moyenne horaire…), horaire où tout est un peu fermé et évidemment nous n’avions pas d’auberge. Mais heureusement Dimitri est un gars en or et il fera tout son possible pour nous dégoter une auberge pas trop chère. On finira par trouver vers 4 heures du matin. On doit dire un grand merci à Dimitri (malheureusement nous n’avons pas pensé à prendre de photo de lui) pour cette journée, il a été d’une gentillesse et d’une générosité rare et nous a bien sauvé la mise. De plus il parlait plutôt bien anglais ce qui a été très intéressant tout le long du parcours où il nous a expliqué pas mal de choses sur la Russie et ses usines notamment.

Le lendemain sera consacré à un peu de recup (lever à midi) et à la visite de la ville de Nijni Novgorod qui voit passer la Volga sous les fenêtres du Kremlin de la ville :

Quelques photos de la ville avec son Kremlin, son avenue piétonne et ses nombreuses églises :

Même Marrion Cotillard est présente ici !

On trouve aussi notre ami Shrek :

ou des statues porte-bonheur que les gens caressent :

Le Kremlin possède aussi plusieurs anciens chars de combat de la seconde guerre mondiale, Jez est déjà à son poste :

Nous allons nous coucher plutôt tôt et par chance, car la « milice » de l’immeuble de l’auberge nous apprend que nous devons partir à 4 heures du matin, sinon il faudra payer un supplément ! Et oui, cette auberge fonctionne par heure et non journée. En bon radins, nous nous levons donc à 4 heures du matin en ce dimanche 9 juin :

On passe le temps en flânant 5 heures au Mcdo avant de se lancer à nouveau sur la route. Aujourd’hui nous voulons aller à Kazan, 400 km plus à l’Est.

C’est vers 10 heures que nous commençons notre journée de stop après avoir un peu marché pour se mettre sur la « bonne » route. On mettra 2 heures avant de trouver notre « hot-spot » après avoir suivi les conseils de quelques riverains, toujours prêts à nous aider !

On est enfin à la bonne place vers midi :

et là c’est une longue attente qui va commencer jusqu’à 17 heures… heure de notre abandon pour cette journée. En effet nous n’avons pas avancé d’un mètre, les seules personnes qui s’arrêtent nous demandent des tarifs exorbitants. De plus, sous la chaleur, le bruit et l’odeur des véhicules on est fatigués ! Dernières tentatives désespérées :

On décide donc de revenir vers le centre ville et essayer d’attraper un train de nuit, aucune envie de rester coincés ici une nuit de plus ! Par chance un train part vers 21h pour Kazan, nous embarquons donc dedans (pour la modique somme de 45 euros…) :

mais c’était plutôt pas mal et quasiment vide.

Le réveil à Kazan à 6 heures du matin pique un peu les yeux mais nous nous lançons quand même à la découverte de la capitale du Tatarstan. Le Tatarstan est une république de la Russie très bien fournie en gaz et pétrole ce qui la rend plutôt riche (d’après ce qu’on nous a raconté). C’est aussi pour nous une première incursion, dans ce voyage, en terre de confession musulmane. Les Tatars sont ici plus nombreux que les Russes.

On n’est pas prêt d’oublier non plus, le soleil et la chaleur qui nous auront accompagné sans cesse.

Un McDo local :

qui permet de préciser que les Russes sont fans de notre ami Ronald. Il y en a partout et c’est tout le temps plein.

Trouvez le vrai du faux :

On mange aussi avec les moyens du bord quand on oublie sa fourchette :

et un petit nettoyage des pieds est toujours le bienvenu grâce à l’arrosage public :

Le soir nous sommes hébergés par Salih, Turc présent à Kazan pour le boulot. Une fois de plus une très belle rencontre, nous passerons une soirée très sympa en sa compagnie :

Mardi 11 juin, 15ème jour, nous refaisons une tentative de stop pour rejoindre Ekaterinbourg à plus de 1000 km de Kazan, un peu ambitieux ! La journée, qui s’annonce un peu galère, commence à la sortie de Kazan sur la route de Perm :

Après quelques minutes, une dame parlant un peu le Français, vient à notre rencontre et nous fabrique un panneau beaucoup plus grand pour que les voitures nous voient mieux. Elle nous dépose également sur une autre route beaucoup plus fréquentée… décidément nous n’en finirons pas de remercier toutes ces personnes qui sont d’une gentillesse incroyable.

Avec notre nouveau panneau :

Sans trop d’attente, 2 gars qui convoient un bus nous prennent en direction de Perm, à 800 km de là. Gentils aussi mais ils veulent resquiller de la monnaie ou des clopes…. rien de méchant mais un peu saoulant. Nous descendons à une station service 2 heures plus tard, de plus ils n’allaient pas dans notre direction par la suite. Et là nous allons rester planter de longues heures au bord de l’autoroute dans un vacarme assourdissant et une chaleur assez suffocante.

Changement de destination pour espérer avoir plus de succès :

Alors qu’on avait perdu un peu tout espoir et qu’on s’était résigné à dormir sur cette aire affreuse à se faire bouffer par les moustiques un couple d’une soixantaine d’année est venu nous sauver en nous permettant de faire environ 200 km avec eux. Ouf !

Ils nous déposent finalement vers 23 heures à proximité de Izhvesk, ville que personne ne connaît a priori sauf que les Kalachnikov sont produites là bas, sur une aire avec un restau routier. Nous décidons d’arrêter le stop pour la journée et allons squatter toute la nuit le café routier. On somnolera une heure ou deux :

Pas vraiment motivés nous reprenons le stop à 4 heures du matin :

Alors qu’on pensait bien galérer pendant plusieurs heures dans cet endroit au milieu de nul part un routier est venu nous sauver après 2 heures d’attente. Andrei, ne parlant pas un mot d’anglais (comme presque tout le monde ici), s’est pourtant montré extrêmement sympa avec nous. Avec lui le ptit dej’ ça ne rigole pas ! Nous n’avons pas pu échapper au « breakfast » local dans sa cabine… un grand moment de rigolade ! il nous a sorti de la gelée de viande de bœuf, des gâteaux, du thé et de la vodka ! A 7 heures du matin ça pique un peu mais nous avons goûté à tout.

On a pu faire 400 km avec lui, à environ 50 km de moyenne, pour gagner la ville de Perm. Andrei dans sa cabine :

et son camion, un peu vieux :

Arrivés à Perm, il manque encore 400 Km pour être à Ekaterinbourg. Nous nous relançons immédiatement dans le stop en fin d’après midi mais un orage viendra doucher nos espoirs au bout d’une heure :

Fatigués de toutes ces attentes sur le bord de la route nous gagnons le centre ville pour finalement prendre le train, ça sera plus simple. Quelques photos de Perm, jour de fête nationale en Russie :

Avec plus de 2 heures de retard nous quittons Perm vers 1 heure du matin :

L’arrivée à Ekaterinbourg se fera vers 6 heures du matin, en terre asiatique. En effet nous avons franchi, dans la nuit, les monts Oural qui marquent la séparation entre l’Europe continentale et l’Asie. Prêts pour de nouvelles aventures !

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