Veni, vidi et le vin fût
Vendredi 7 mars, nous quittons Salta pour Mendoza. Il y a la bagatelle de 20 heures de bus entre les 2 villes, Romain est ravi mais la routine s’installe. Le prix de la souffrance ? Environ 500 pesos par personne. Comme toujours, les compagnies de bus savent nous faire plaisir :
Nous arrivons à Mendoza samedi en milieu d’après midi et notre côté radin nous pousse à marcher de la station de bus jusqu’à l’auberge qui se situe à l’autre bout de la ville. Encore une riche idée à notre actif surtout que l’hiver semble encore bien loin ici.
Mendoza c’est des 2 chevaux, des noms qui font marrer Jez et Ronald qui devient alcoolique !
En parlant d’alcoolique, Jez ne perd pas de temps…
Un « Sex on the beach » pour se remettre des efforts de la marche et du pinard pour attaquer la soirée.
Nous nous essayons au « bife de chorizo », sacré morceau de viande de 500 grammes, ça vous cale mais la qualité n’est pas non plus oufissime (ce mot n’apparaîtra qu’en 2020 dans le dictionnaire de l’académie française, ndlr).
Mendoza by night :
Avis aux couche-tôt, si vous venez en Argentine vous risquez l’électrochoc. Les bars installent les tables à partir de 18 heures et si vous comptez aller manger à 1 heure du matin, pensez à réserver, c’est l’heure de pointe ! Ne voulant pas paraître has-been, nous nous obligeons donc à aller prendre un dernier verre à l’heure où les bars ferment en France (enfin au moins à Rennes).
Mais ce n’est pas pour nous déplaire. Nous en profitons pour philosopher sur certaines illustres théories :
Nous avons également la chance de disserter sur les débats de Clara qui sont au moins aussi inspirés que les débats du célèbre Gérard de Suresnes. Par exemple : Comment être sûr que l’autre vous aime autant que vous l’aimez (enfin… grosso mcdo) ? Vous avez 4 heures.
Certains élèvent le niveau du débat :
Le dimanche, nous avons pour mission de visiter la ville et réserver des vélos. La soirée du samedi s’étant finie fort tard, nous nous levons bien après l’heure de la messe et la journée s’annonce une nouvelle fois productive.
Nous visitons la ville qui est surtout réputée pour sa production de vin et un peu moins pour son architecture. Mendoza est irriguée de canaux partiellement enterrés et pas spécialement visibles. Ce n’est pas Venise non plus !
Nous cherchons désespérément à changer des dollars mais en ce dimanche nous ne trouvons personne sur la grande place, qui est généralement l’endroit approprié pour ce genre d’activités.
La Plaza Independencia, susmentionnée :
Clara nous pousse à aller visiter une expo sur quelques unes des œuvres du célèbre Picasso, un peu de culture ne fera pas de mal surtout que c’est gratuit !
Quelques photos de Mendoza :
Après avoir un peu tournés en rond, nous finissons par trouver un changeur d’argent au détour d’une rue. La vie est belle, on pourra manger ce soir et craquer immédiatement pour le diable :
La grande place de Mendoza, Plaza Independencia, est entourée de 4 petites places situées à égale distance de celle-ci. Pour les connaisseurs de châteaux fort, imaginez le donjon central et les 4 tours de défense dans les angles (sinon ouvrez Google maps pour avoir une vision plus claire).
La Plaza San Martin :
La Plaza Espana qui est magnifiquement décorée de petits carreaux de faïence :
Plaza Italia :
Elle est reconnaissable grâce à sa réplique de la célèbre Louve du capitole mais, comme vous l’avez évidemment constaté, sans Romulus et Rémus.
Et la dernière place que Clara voulait absolument visiter (allez savoir pourquoi) est la Plaza Chile :
Un fort bel arbre que cette dame a sûrement vu naître :
En fin d’après-midi, nous allons visiter le Parque General San Martin pendant que Clara va acheter ses billets de bus, nous rajoutons quelques kilomètres à cette journée déjà bien chargée. Ce parc situé à l’Ouest de la ville est immense et on peut y pratiquer à peu près toutes les activités, notamment de l’aviron.
Toutou s’est fait beau gosse pour l’occasion…
Mendoza by night :
Au passage, un peu de pub pour notre auberge, Mendoza Inn :
Si vous faîtes 1m50, que vous n’avez pas de gros sac, que vous aimez les chiens un peu tarés et que vous ne comptez pas utiliser les sanitaires, vous pouvez y aller, sinon passez votre tour…
Lundi matin, nous attaquons les choses sérieuses avec la visite de la vallée des vins. Il faut quand même signaler notre organisation sans reproches car nous étions persuadés qu’il fallait louer les vélos directement à Mendoza et donc nous avons passé pas mal de temps le dimanche à chercher un loueur qui était en fait dans une ville située à 15 km de là. Au top, comme toujours ! Nous prenons donc le bus de Mendoza jusqu’à Maipu, petite ville située à environ 15 km au Sud de Mendoza. Tout commence là bas avec la location du vélo (chez Mr Hugo pour 50 pesos chacun) et la carte des bodegas qu’il nous remet. Il y en a pas mal et nous décidons de commencer par la plus éloignée, difficile de faire la différence sur le papier.
La route n’a rien de jolie, il y a du trafic mais pas mal de pistes cyclables. Le début du trajet n’a rien d’une ballade champêtre. Heureusement, ça s’améliorera un petit peu par la suite :
Nous décidons d’aller voir la bodega CarinaE et avons l’agréable surprise d’être accueillis par une française. Brigitte et son mari tiennent cette bodega depuis plus de 10 ans maintenant. C’est une petite production familiale d’environ 80 000 bouteilles par an. Nous avons la chance de faire la visite (35 pesos pour la visite + dégustation) avec un couple de français qui s’y connaissent autrement plus que nous. Nous resterons 3 heures ici où Brigitte, en tant que passionnée, nous apprendra tous les secrets de la fabrication d’un bon vin. Très intéressant et on peut même poser des questions et comprendre les réponses, ce qui nous change un peu.
Les caves de Brigitte :
La bodega qui a été complètement retapée par le couple :
Et enfin, la partie la plus intéressante de la visite, la dégustation.
Nous avons pris la version radine, ça ne sert à rien de donner de la confiture aux cochons mais grâce au couple de français, nous aurons le privilège de tester le haut de gamme. Clara a une révélation, le vin « Grande Réserve » est fait pour elle ! C’est la première fois que nous faisons une séance de dégustation et nos papilles s’en souviendront. On a beaucoup aimé mais nous avons été choqués lorsque le français, en tant qu’œnologue, a jeté le vin qu’il appréciait moins à la poubelle. Blasphème !
Nous avons pris pas mal de retard et nous n’aurons le temps de visiter qu’une autre bodega dans l’après-midi. La pause repas est l’occasion pour Jez, de jouer avec ses meilleurs amis :
Lui n’est pas prêt de gagner un concours de beauté.
Clara, qui a un niveau d’espagnol plus élevé que le notre (ce qui n’est vraiment pas dur), nous permet de faire connaissance avec la fille du proprio :
Nous apprenons qu’en Argentine l’école c’est un peu quand on a le temps…
Nous allons visiter la bodega Trapiche qui est le plus grand producteur de vin de la région. Nous avons l’opportunité de découvrir la production haut de gamme de ce célèbre vignoble. Les bâtiments sont magnifiques et le raisin bien planté, ça respire la propreté.
S’il manque des grappes, voici un éventuel suspect dont l’air innocent ne leurre personne…
La visite est moins instructive que le matin mais nous permet de comparer les différences de capacité et d’installation.
Clara s’est endormie au moment crucial…
Santé Boris comme dirait un grand homme politique !
Finalement, nous avons le droit de taper dans les réserves stratégiques :
Des fruits (pour les légumes, on repassera) et plein de vitamines qui nous donneront des forces pour le retour. Clara partira dès le soir même pour Santiago tandis que nous attendrons le mardi midi pour partir. Nous voyageons avec Andesmar (environ 250 pesos / personne) et la vue en quittant Mendoza vaut son lot de pesos :
Mendoza est située au pied de la cordillère des Andes et nous allons la traverser aujourd’hui pour rejoindre Santiago. Le poste frontière est situé au beau milieu de nulle-part mais les douaniers prennent leur travail au sérieux. Nous aurons le droit à une fouille complète, gare à ceux qui voudraient faire passer une banane au Chili !
En effet, il est interdit de faire transiter entre l’Argentine et le Chili tout ce qui est fruits, légumes, souvenirs en forme de pieds de chèvre (selon la brochure), … Toutou est là pour vous faire flipper :
Romain aura une belle frayeur à cause d’un pot de confiture à la fraise qui retiendra l’attention du douanier. La prison a été évitée de peu !
Avec toutes ces guignoleries nous arriverons bien tard à Santiago. Juste le temps de tester le métro tout neuf :
Et nous rejoignons Clara à l’auberge où nous avons « la chance » de partager le même dortoir que le sosie de Bob Marley qui passera la nuit à bien s’amuser pendant que nous essayons de dormir…
Le mercredi 12 mars, nous partons à la découverte de Santiago qu’on nous a vantée de manière fort peu élogieuse.
Magnifique, n’est-ce pas ?
Rassurez vous, le centre-ville est en fait exclusivement piéton et bien sympathique. On trouve également des bâtiments avec une architecture proche de chez nous.
Il n’y a pas que Romain qui se fait chier dessus par les pigeons…
Le centre-ville est une vraie fourmilière, il faut dire que Santiago rassemble environ un tiers de la population chilienne.
La Moneda, où demeure la présidente Michelle Bachelet, et ses environs :
C’est une ville très vivante et certaines rues ont un petit côté « Wall Street » :
Le Cerro Santa Lucia est une petite colline située à proximité du centre-ville et elle offre un panorama sur Santiago qui semble infini.
Nous poursuivons le city-tour :
Jez, fidèle à ses habitudes :
Santiago, comparable à nos cités occidentales :
Le lendemain est un grand jour car nous avons décidé de prendre un coup de jeune. Le coiffeur miteux du coin fera l’affaire au vu de la prestation que nous demandons :
L’après-midi, en compagnie de Clara, nous irons visiter le musée des droits de l’Homme qui retrace les sombres événements et la dictature imposée par Pinochet, dont les ancêtres étaient bretons.
Comme quasiment rien n’est traduit en anglais, la visite est assez limitée pour les flèches que sont Romain et Jez. Nous préférons les activités de plein air :
Ce ne sont pas seulement des artistes, ce sont aussi des comiques !
A Santiago, l’uniforme est encore de rigueur :
Un peu fatigués par cette visite, nous décidons de nous reposer :
Clara nous ayant rejoins dans la soirée pour cette activité qu’elle adore !
Vendredi, dernier jour à Santiago, nous continuons la visite de la ville.
Il y a notamment le quartier Paris-Londres qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ses modèles européens… exception faite de la météo :
Le guide du routard recommande la visite de cafés où les serveuses sont en tenues attrayantes qui est, selon eux, un endroit pour toute la famille où l’on peut boire un jus de fruit. La réalité est un peu différente !
Nos derniers pas dans Santiago nous permettrons d’admirer ces quelques monuments :
A 21 heures, nous avons un bus de nuit pour Osorno, située à environ 1 000km au sud de Santiago. La station de bus est immense, il y a des dizaines de plateformes et ça grouille de monde.
C’est dans cette cohue, alors que Jez cherchait notre bus, qu’un prétendu mec bourré lui fait obstruction et pendant que Jez essayait de se dégager, il lui faisait en réalité les poches. 30 secondes trop tard, Jez réalise que son portefeuille a disparu. La foudre a de nouveau frappé le chat noir ! Gros problème, en plus de sa carte bancaire il y avait dans son portefeuille énormément de dollars américains qui attendaient d’être changés en Argentine. Le coup est rude, nous ne croyons pas à autant de malchance car lors de son précédent vol en Inde son portefeuille était déjà plein de dollars à changer. Dépités, nous montons quand même dans le bus et irons voir la police le lendemain matin…
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